Plus de 275 personnalités - lauréats du Prix Nobel, journalistes, militants pour le climat ou défenseurs des droits humains et d’autres experts - rejoignent l’appel d’urgence à réguler les GAFAM.

  • Maria Ressa s’apprête à présenter son Plan d’urgence en 10 points lors du Sommet des Prix Nobel sur la Vérité, la Confiance et l’Espoir du 24 au 26 mai à Washington.
  • Le Plan gagne de l’ampleur alors que l’Europe s’apprête à mettre en œuvre sa législation historique sur les services numériques (DSA).
  • Parmi les signataires figurent Amnesty International, Bill McKibben, les Amis de la Terre USA, Irene Khan, Joseph Stiglitz, Kumi Naidoo et Laurence Tubiana.

 

Le plan initié en 2021 par les lauréats du Prix Nobel de la Paix Maria Ressa et Dmitry Muratov pour réguler les GAFAM et reconstruire le journalisme a reçu le soutien de différents mouvements notamment des droits humains, de la justice climatique et du journalisme. Depuis son lancement au Centre Nobel de la Paix à Oslo l’an dernier, des centaines de personnalités et d’organisations sont venues ajouter leur soutien, parmi lesquelles les figures de la lutte pour le climat Bill McKibben et Laurence Tubiana, les grands auteurs Timothy Snyder et Moises Naim, ainsi que les cinéastes Mike Lerner et Asif Kapadia.

Maria Ressa viendra en personne présenter le plan le 24 mai lors du Sommet du Prix Nobel : Vérité, Confiance et Espoir, organisé conjointement par la Fondation Nobel et l’Académie nationale des Sciences à Washington. Alors que les dangers potentiels liés aux progrès rapides de l’intelligence artificielle suscitent de plus en plus d’inquiétudes, le sommet invitera lauréats, experts réputés et le public, à envisager les moyens de stopper la désinformation qui menace la démocratie, à empêcher les violence en ligne, et à restaurer la confiance en la science.

Maria Ressa déclare : “La démocratie, la liberté et la paix sont sous la menace de la haine et des mensonges en ligne. Ce plan en 10 points esquisse les changements systémiques que les gouvernements respectueux des droits devraient mettre en œuvre pour contrer la menace que représente le modèle économique des GAFAM. Cela passe notamment par la protection des droits des citoyens à la vie privée, et par la reconstruction d’un journalisme indépendant comme antidote à la tyrannie.”

Parmi les 276 signataires, on retrouve de nombreux journalistes, parmi lesquels George Monbiot, Carole Cadwalladr, ainsi que Kirsty Lang (Royaume-Uni), Claire Richard (France), Patricia Campos Mello (Brésil), Peter Greste (Australie), Rana Ayyub (Inde), Gerard Ryle (Etats-Unis), et des organisations telles que The Intercept, le Centre européen pour la liberté de la presse et des médias (ECPMF), le Rory Peck Trust, et PEN International.

Se joignent à eux des parlementaires d’Indonésie, des Philippines, de Thaïlande, de Malaisie; six eurodéputés; deux membres de la Chambre britannique des lords; les lanceurs d’alerte Frances Haugen et Aerica Shiizu Banks; les militants des droits humains et pour l’environnement Kumi Naidoo et Esmerelda de Belgique; trois rapporteurs spéciaux des Nations-Unies; et plus de 140 organisations non-gouvernementales, dont Avaaz, Human Rights Watch et Transparency International UE.

Le plan a reçu le soutien du réseau d’organisations de la société civile qui militent pour le changement sous la bannière de “People vs Big Tech”. Le plan se veut un puissant instrument de plaidoyer, qui démontre l’ampleur des préoccupations face aux dommages causés par les GAFAM, met en lumière l’existence de solutions largement acceptées, et souligne l’urgence d’agir. Il peut informer les législateurs et les décideurs politiques, et aider à mobiliser les citoyens.

Pour toute demande d’information ou d’interviews avec des signataires, merci de contacter amy.barry@digacommunications.com, +44 7980 664397 (UK) ou Elise Tillet, etillet@luminategroup.com +33 681699980 (US, Francophone)

Pour toute information au sujet du Sommet, contactez la Fondation Nobel + 46 8 122 084 45, press@nobelprize.org ou l’Académie nationale des Sciences des Etats-Unis +1 202 334 2138, news@nas.edu

Pour toute information sur le Centre Nobel de la Paix, contactez Ingvill Bryn Rambol au +47 924 52 944, ibr@nobelpeacecenter.org

 


Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International
“Partout les droits humains sont menacés par le modèle économique toxique des GAFAM. Notre système d’information a été contaminé par un modèle qui place le profit avant les gens – avec de graves conséquences pour les communautés les plus marginalisées et les plus à risque à travers le monde. Et pourtant, ce modèle commercial dangereux demeure largement non réglementé. Afin de se conformer à leurs obligations de respecter et protéger les droits humains, il est impératif que les gouvernements prennent des mesures significatives pour réguler efficacement les GAFAM.”

Bill McKibben, cofondateur de 350.org et fondateur de Third Act
“Le modèle économique des GAFAM entraîne la polarisation et affaiblit notre capacité à nous unir pour répondre à la crise climatique. Nous sommes distraits et divisés par le greenwashing et la désinformation alimentés par les plateformes numériques. Le combat pour la responsabilisation des géants de la tech est désormais au cœur du combat pour notre planète.”

Laurence Tubiana, Présidente de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l’Accord de Paris
“Le modèle économique des plateformes numériques favorise la polarisation et le populisme alors que la crise climatique demande de l’intelligence collective et un même engagement pour la science et la démocratie. Les algorithmes sont déployés pour nous diviser et nous déconnecter les uns des autres. Les nouvelles règles de l’UE montrent que l’Europe est la mieux placée pour tenir la barre, définir une vie numérique saine, et protéger notre espace civique des plateformes et des profits.”

Vanessa Nakate, militante pour le climat 
“Quand les géants de la tech  amplifient des mensonges nocifs, ils entravent la justice climatique. Les GAFAM  doivent être régulés si nous voulons sauver notre planète. C’est la raison pour laquelle je soutiens ce plan en 10 points.”

Kumi Naidoo, Conseiller du Community Arts Network 
“La prédominance des GAFAM dans notre société est une réelle menace pour la vie et les droits de chacun d’entre nous. Les dix points illustrés dans ce plan identifient et traitent plusieurs sujets de préoccupation majeure dont nous devrions tous être conscients. Nous devons enjoindre les GAFAM et les décideurs à placer en tête les droits humains, la dignité et la sécurité.”

Paul Tang, eurodéputé 
“Ce plan en 10 points est un appel à agir lancé à tous les dirigeants d’Europe. Nous devons corriger la fausse idée que les GAFAM connectent le monde et inverser le cours que prend notre monde numérique en les régulant.”

George Monbiot, journaliste 
“Notre réalité partagée, notre confiance, et notre vie privée sont pris sous le feu des GAFAM et il est temps de nous réveiller.”

Aerica Shimizu Banks, lanceuse d’alerte (affaire Pinterest) et fondatrice de Shiso
“Pour avoir travaillé au sein de l’industrie de la tech, je sais le bien mais aussi le mal incroyable qu’elle peut faire. Je soutiens ce plan car je crois que nous devons nous unir pour adapter la technologie aux intérêts de chacun : la rendre anti-raciste, non-discriminatoire, et inclusive – qu’elle nous connecte et nous permette de coopérer pour relever des défis communs, au lieu de nous diviser et d’exacerber les inégalités.”

Asma Mhalla, experte en Geopolitique de la Tech
“Les réseaux sociaux, qui portaient au départ une promesse d’émancipation civile ont été au bout du compte militarisé, transformé en armes redoutables, des champs de bataille à part entière. L’avenir de nos démocraties libérales, de nos droits fondamentaux, est en jeu. Nous vivons un moment historique, en cette aube pour le moment chaotique du XXIe siècle : nous devons agir maintenant pour inventer des contre-modèles techno-politiques robustes face aux régimes techno-autoritaires.”

Jean Cattan, secrétaire général du Conseil national du Numérique 
“La capacité d’une presse libre et indépendante à distinguer le vrai du faux est un marqueur de nos démocraties. Mais le journalisme de qualité est subverti et dépassé par l’économie de l’attention, qui maximise les profits aux dépens de la démocratie, de la société, et de la vie privée des utilisateurs. Il nous faut agir maintenant pour répondre à ses effets désastreux.”